Daens, recherche de justice sociale

Ce film parle de la situation sociale et économique au 19è siècle dans nos régions au travers de la vie d’un prêtre « Daens » qui se bat pour la justice sociale, la pauvreté et les conditions de travail. 

On peut aborder ce film sous différents aspects, la relation de Daens avec son frère industriel, les relations de pouvoirs (politiques, économiques et religieux), les conditions de vie quotidienne (survie). Personnellement je retiens qu’à la fin, après une vie de combats pour une multitude, Daens n’est plus suivi que par une poignée de fidèles, alors que, lors de sa présentation pour le parlement, une foule entière avait voté pour lui, malgré les fraudes au comptage des voix.

Dans son combat pour plus de justice sociale et économique, Daens était animé par un élan vital qui le pousse à continuer à se battre malgré les obstacles d’hommes qui luttent pour garder leur pouvoir (économique, politique ou religieux). 

Daens aurait pu lutter pour obtenir de la reconnaissance sociale en acceptant de jouer le jeu politique de l’opposition. C’est un chemin qu’il n’a pas choisi malgré son élection comme un représentant du peuple au parlement. Que du contraire, il a été l’objet de manipulations politiques et victime d’humiliations d’influence au plus haut niveau du pouvoir politique et religieux. A l’occasion d’un désaccord avec son supérieur, n’a-t-il pas choisi de garder son intégrité et ses engagements intérieurs plutôt que de succomber au paraître complice de la morale et du pouvoir. Il accepte de célébrer l’enterrement d’un enfant mort d’un accident de travail, refusé par sa hiérarchie. Il n’y a qu’une poignée de fidèles qui, en fin de combat, ont cru en lui pour lui témoigner de la reconnaissance.

Que lui reste-t-il ? L’Amour, comparable à l’amour d’une mère pour son enfant, qui se donne totalement à lui, lui témoigne un amour illimité, incommensurable et ne reçoit en contrepartie que : des pleurs, des soins à donner, devoir le nourrir régulièrement, alors que son enfant dort beaucoup et ne sourit à sa maman que quelques minutes chaque jour. Cet amour maternel n’est-il pas comparable à l’Amour que Dieu nous donne ? 

Nos paroisses fêtent Noël, l’arrivée de Jésus dans notre monde, la vie contre la mort, le bonheur contre le malheur. Dieu n’a lui-même strictement rien à gagner, puisqu’il ne trouve, dans nos conditions humaines, qu’injustices, violences, manipulations, mensonges, pouvoirs, misères, exploitations, alors qu’Il nous apporte une montagne de richesses infinies, de bienfaits, notre condition humaine, qui nous offre la capacité à progresser, à parfaire nos attitudes envers les autres, à dépasser nos tendances naturelles, parfois source de souffrances intérieures. Tout le bénéfice est donc pour nous.

C’est à travers ce combat que Daens trouve son salut, sa rencontre avec l’Amour de Dieu. Le sourire de l’enfant, si rare, si précieux n’est-il pas le signe de l’Amour de Dieu ? La poignée de fidèles qui s’engagent pour suivre Daens n’est-elle pas signe de sa vraie intériorité, son salut ?

La charité permanente dont Daens fait preuve tout au long de son combat, n’induit-elle pas un sacrifice, des privations, des humiliations pour améliorer et tenter de sauver les conditions d’existence d’une population noyée dans un océan de souffrances.

Dans ces conditions, il est difficile d’obtenir un sourire d’une adulte victime de pressions économiques, politiques et sociales, sourire, signe de présence de Dieu. Et pourtant ! La confiance et l’espoir, enrichis et nourris par les enseignements et les sacrements, par l’humilité, ne nous aideraient-ils pas à transcender nos existences pour comprendre, accepter et vivre intérieurement une joie solide profondément ancrée dans l’Amour de Dieu.

Avec le temps, la poignée de fidèles qui s’engageront dans le combat fera tâche d’huile et transformera la société.

Jean-Pierre DEVAUX

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